C’est une belle et grande histoire que je vais vous conter.
Elle durera presque 22 ans.
Je sens déjà mon cœur qui s’emballe rien qu’à l’évocation de cette merveilleuse aventure.
Il est toujours difficile d’exprimer son véritable sentiment, de définir exactement ce que l’on ressent au moment on l’on couche sa prose sur le papier. Vous avez les doigts qui tremblent
légèrement et les images déferlent ininterrompues, trop d’images en fait, et de suite, c’est le blanc.
Par quel bout commencer ! Comment transmettre mon parcours sans me perdre.
Lorsque je suis arrivé dans cette association qui avait pour nom
Association Loisirs Club Ste Cécile, je ne pensais pas, mais alors pas une
seconde que je serai dans la dernière équipe présente lors de sa fermeture qui aura lieu 22 ans après.
Le bureau de l’association était présidée par M. le Chanoine ALBISERT (hé oui).
Conformément aux status de l’association, le président était toujours le curé nommé à Vittel et à chaque changement de curé et bien nous étions obligés de changer les status et les redéclarer à
la sous préfecture.
Comme vice-président, il y avait M. Michel PHILIPPE qui sera remplacé 2 ans après par M. Serge STREIFF, comme Trésorier il y avait M. Lucien MIGEOT et Melle Bernadette DUVAUX comme
secrétaire.
Premier contact :
Je vais déjà vous expliquer comment je suis arrivé dans cette
association Loisirs Club Ste Cécile, une association «
multimédia » dirait-on aujourd’hui.
Nous sommes en 1970 et l’association comporte plusieurs sections. Il y a
la troupe de théâtre (le grenier du Petit Ban actuel) Présidée par Jean Pierre VAUTARD,
une
Chorale (peut être l’ancêtre d’Aqua Song ) présidée par M. André LAURAIN et ma
section de cinéma, vulgairement appelé le cinéma du curé que dirigeait notre Abbé.
Si vous avez lu ma prose depuis le début, vous savez donc que j’ai déjà croisé le chemin de l’abbé Claudel.
Celui-ci m’a tout simplement proposé de venir rejoindre cette association. Attention, ce n’est pas à ma petite bouille que je le dois, non, mais plutôt à ma carrure. Je suis scout depuis l’âge de
7 ans, j’avais un développement musculaire assez avantageux et je suppose que l’abbé Claudel utilisait ce critère pour sélectionner ses apprentis. En fait, pour devenir opérateur, c’est-à-dire
s’occuper des machines de projections, il fallait avoir un peu de force en réserve.
un nouvel an entre copains
Sachez qu’à cette époque, les séances étaient coupées à la moitié du film, nous profitions de cette coupure pour faire l’entracte. Il y avait seulement 2 bobines de film et nous tournions en
16mm. Le poids d’une bobine avoisinait les 30 kg qu’il fallait soulever à l’arrache et la fixer sur un axe de l’appareil. Vous imaginez !
Bon, je ne vous explique pas la discipline qui existait dans l’équipe. Avec l’abbé Claudel, il fallait marcher droit et être vigilant.
Mais chaque fois qu’il le pouvait, il nous faisait profiter de sa gentillesse et de son soutien. Dans ces conditions, vous apprenez vite et bien.
Entre temps, notre association avait été déclarée sous le nom de Loisirs Club Claude Bassot le 2 mars 1972.
Les sections de théâtre et de chorale ont quitté les lieux pour d’autres espaces plus adaptés à leur fonctionnement .
Et moi, les années passantes, j’ai profité des départs pour progresser dans la hiérarchie.
Je me suis retrouvé malgré moi, trésorier et animateur de cette troupe.
Vous relatez l’histoire du cinéma Claude Bassot n’est pas une chose facile, certes non.
Déjà du côté sentimental, l’aventure du Claude Bassot représente pour moi un mélange de bonheur, de ras le bol, d’incertitudes quelques fois , mais toujours, l’immense joie de la reprise en début
de saison, début Octobre.
La fête de Vittel était en quelque sorte notre vitrine et à chaque coin de rue il y avait notre programme d’ouverture.
L’organisation :
Je vais vous parler un peu de l’organisation de cette association.
A cette l’époque vers les années 70-75 , nous avions 8 séances en projection et quelques fois pour les grandes sorties « Walt Disney », pour l’exemple, c’était 10 voir 12 séances.
A chaque séance, nous avions 1 caissière, 1 opérateur (projection), 1 barman pour la boisson et les bonbons, 1 ouvreuse pour couper les tickets et placer les gens, elle distribuait aussi les
bonbons esquimaux pendant l’entracte. Cela représentait 4 personnes par séance. Si nous multipliions par le nombre de séance, vous l’avez compris c’était 25 voir 30 bénévoles qui gravitaient
autour de notre cinéma par semaine.
L’encadrement n’était pas de tout repos, chacun réclamant sa place dans l’équipe suivant ses disponibilités.
Pour des raisons liées à l’environnement, et nous le retrouvons encore aujourd’hui dans toutes les associations, notre groupe se dissociait et se reconstituait au fur et à mesure des années.
Cela était lié, pour certains, au passage du lycée vers les grandes écoles, pour d’autres, la recherche d’un travail qui la plupart du temps était à l’extérieur de Vittel.
Nous avons eu aussi des couples qui se sont formés mais à chaque fois, nous les perdions, allez savoir pourquoi.
Comme vous pouvez le remarquer, c’était une véritable fourmilière.
Bien sûr tout ce petit monde se pliait au règlement et comme dans chaque association il y avait un bureau. Celui-ci encadrait l’ensemble aussi bien que possible.
C’était une véritable entreprise, nous avions des travaux et nous recevions par le biais du Centre National de la Cinématographie des subventions qui correspondaient en fait aux
amortissements de nos investissements.
Chaque année nous effectuions des travaux permettant de donner un petit quelque chose de plus sympa à notre salle et tous les 5 ans c’était le grand ménage. Rénovation des peintures,
réaménagement de la caisse, de la buvette, et ainsi de suite.
Nous avons eu la chance de changer 3 fois nos fauteuils en 20 ans et 2 fois nos machines (projecteurs).
Un peu de technique :
Voici un projecteur Victoria, une des dernières machines que nous utilisions au Claude Bassot.
Ce projecteur est au format 35 mm, la durée de chaque bobine avoisinait les 20 minutes, un film qui durait 100 minutes représentait 5 bobines en gros. Nous avions plus de manutention mais moins
de douleur dans le dos.
Donc moins pénible que le 16 mm dont la bobine durait à peu près 40 à 50 minutes (d’où son poids) mais pour un film en 16mm, il y avait seulement 2 bobines.
Appareil 16mm
Le film 35 mm étant plus solide qu’un film en 16 mm, nous avions beaucoup moins de coupure et donc moins la peur au ventre de l’écran tout blanc.
Il y avait un responsable pour chaque groupe d’intervenants, opérateurs, caissières, bar, ouvreuses. Les réunions étaient assez proches pour faire le point entre chaque groupe, mais les réunions
du bureau étaient beaucoup plus distantes sauf en cas de problème majeur, humain comme matériel.
En un peu plus de 20 ans c’est plus de 100 personnes qui ont donné de leur temps dans notre cinéma et je profite de ce récit pour les
remercier publiquement et je n’oublie surtout pas ma femme qui a eu la lourde tâche d’élever nos enfants, en grande partie pendant mes
absences.
L’histoire du Claude Bassot (ciné) mérite largement d
’en faire un livre tant il y a d’événements à raconter. Mais je ne me sens pas l’âme du conteur pour ce sujet, trop sensible
pour les relater sans y laisser des plumes.
Il y avait tellement de monde qu’il m’est difficile de les citer tous mais je fais un clin d’œil en premier aux précurseurs, ceux de la première heure, Jean Luc, Dominique, Jean-Marie, un ancien
comme moi qui a vu sa vie défiler au gré des saisons cinématographiques. Les équipes suivantes dans lesquelles Pascale, Jean Paul, zouzou avaient bien leur place, l’avant-dernière François, Dédé,
Marie, Christine, Jean Claude, Catherine, Rémy, Pascal, Eric, Alain, Marc. Et ceux du dernier voyage Nathalie, Béatrice, Laura, Emilie, Dominique, Victor, Augusta, Corinne, Christophe, (pardon
pour les oubliés, ma mémoire devient quelque peu défaillante au gré des ans qui passent), bien entendu beaucoup restaient et les nouvelles équipes étaient encadrées par nos anciens.
SANS EUX LE CINÉMA CLAUDE BASSOT N’AURAIT JAMAIS VÉCU AUSSI LONGTEMPS.
Et encore une fois, si vous me lisez et que faisant parti de notre équipe vous ne trouvez pas votre nom dans cette liste non exaustive alors soit vous me le faites savoir, soit je vous
demande de bien m'en excuser. Merci de votre compréhension.
Une petite
anecdote, dans les années 80 par le plus grand des hasards, nous nous sommes retrouvés sans opérateurs, ce poste étant le plus technique dans notre groupe.
Un barman peut donner les tickets et surveiller la salle mais celui-ci ne pourra jamais s’occuper des machines qui demandaient une surveillance de tous les instants.
Etant resté le seul opérateur actif, je ne pouvais certes pas me faire toutes les séances, ma femme supportait déjà toutes mes allées et venues entre mon domicile et le ciné, plus les séances,
plus mes réunions, c’était donc devenu beaucoup trop pour un seul homme.
Et malheureusement, pour notre cinéma, c’était l’impensable, c’était la fin.
Ce soir-là, je m’en souviens comme si c’était hier, un coup de sonnette à tout changé.
Notre cinéma, d’un seul coup revivait.
Dommage, cette personne qui avait redonné vie à notre ciné pour 15 années supplémentaires n’a pas eu l’occasion de rester avec nous très longtemps. D’autres horizons l’attendaient, son
intervention avait été miraculeuse.
Le mécano de service, l’indispensable :
L’opérateur dans une salle de cinéma est le personnage le plus important. Il doit être capable de toutes les prouesses inimaginables pour faire en sorte que la séance soit sans rupture,
il en est responsable.
Dans notre cabine de projection, nous avions du matériel très rudimentaire.
Aujourd’hui les salles sont équipées de matériel de dernière génération avec toutes les sécurités possibles aussi bien pour le film que pour l’opérateur.
Nous, nous avions des charbons à changer à tout moment et qui pour certains s’usaient très rapidement sans en connaître la raison.
L’opérateur était obligé d’opérer à cœur ouvert, il ouvrait la cabine de combustion, endroit dans lequel les charbons étaient traversés par un fort courant, ce qui permettait la création d’une
forte lumière, ensuite avec les moyens du bord, il évacuait l’objet et le remplaçait le plus vite possible.
On s’imagine que dans la salle, à ce moment là, il y avait de drôle de chose qui se passait, un peu identique aux aurores boréales mais rapidement l’image revenait et tout le monde était
content.
Nous étions les mécanos de nos machines et malgré l’usure des pièces, celles-ci brillaient de notre patience et notre persévérance.
Celui qui avait goûté à cette expérience était sous le charme absolu sinon il s’enfuyait le plus loin possible, c’était magique et flippant à la fois.
Je le redis encore mais aujourd’hui, la technique a tellement évolué que les machines sont commandées par d’autres machines, la trace de l’homme n’existe que par l’empreinte décisive laissé sur
le clavier lors du lancement de la séance.
A notre époque nous étions aux commandes d’une machine à vapeur, aujourd’hui le TGV fait la différence.
Notre association héritait certainement de mon expérience liée en grande partie au scoutisme, je le redis encore, mon parcours en tant que poussière, dans cet espace-temps, est fondé sur la
communauté.
J’encadrais les membres de cette association comme je l’avais été par mes chefs de groupe. Certainement avec une once de paternalisme qui aujourd’hui paraît un peu ringard mais c’était une façon
pour moi de donner mon amitié et quelques fois plus encore.
Les sorties en communauté :
Chaque année nous organisions des sorties nocturnes, sac au dos.
Nous partions vers les espaces verts, vers l’aventure pour certains car nous avions toujours des nouveaux.
La tradition de la chasse au DAROU était respectée et beaucoup d’entre nous passait une (petite) partie de la nuit à attendre que celui-ci daigne montrer son nez.
Cet effort réalisé en groupe consolidait la troupe et cette expérience restait souvent comme l’un des meilleurs souvenirs.
Nous avons une petite pensée pour Hervé
Le (bon) samaritain
Il y a aussi une autre facette de ma personnalité que je dois vous expliquer et celle-ci a malheureusement provoqué des remous dans certains lieux de notre cité mais si je vous en parle, c'est
uniquement parce que cette affaire a provoqué une initiative très intéressante pour la jeunesse Vittelloise.
Cette provocation, parce que certains l’ont jugée ainsi, consistait à rechercher les jeunes (égarés à mon point de vue) traînant les bars ou cafés dès le samedi, en début d’après-midi.
Le jeu (pour moi) consistait à les approcher et leur demander simplement s’ils voulaient bénéficier d’une séance de cinéma gratuite.
Sachez que je n’étais pas du tout le bienvenu et ce qui me glaçait le plus, c’était les regards de la part des propriétaires des lieus.
Malheureusement pour moi, mon stratagème découvert fût rapidement dénoncé aux autorités, en l’occurrence à Monsieur le Maire à cette époque. Je fus donc convoqué séance tenante pour m’expliquer,
du moins confirmer ma démarche plutôt singulière et ce, devant certains de nos administrateurs, Monsieur le Maire et ses adjoints.
On me fit comprendre qu’il était inutile de provoquer mais tout simplement qu’il suffisait de trouver une solution ensemble.
M.VOILQUIN, Maire de Vittel à cette période, a compris immédiatement mes craintes au sujet de ces jeunes un peu délaissés et octroya de suite une subvention, permettant de mettre quelque chose en
place pour palier au besoin.
En aparté, je peux vous le dire, jamais je n’ai rencontré une seule hésitation de sa part lorsqu’il s’agissait de la jeunesse et qu’il était plutôt ouvert à toutes les suggestions pour donner le
coup de main à l’éveil et à la culture de la jeunesse Vittelloise.
Nous aurons l’occasion d’en parler avec la Création dès 1991 du LOISIRS CLUB JEUNESSE.
Donc avec l’aide de la mairie, nous avons mis en place une séance très spéciale le samedi après midi, avec des tarifs dégressifs et une distribution de lots tirés au hasard pour donner un peu
plus de vie et de chaleur à cette projection. Le tarif d’entrée minime était aussi gratuit pour certains. Je n’avais plus à faire le tour des bars parce que l’information passait correctement et
le bouche à oreille fonctionnait très bien.
Par contre, et
c’est cela qui est le plus méritant dans cette histoire, nous avons vu venir des enfants qui n’avaient jamais mis les pieds dans
une salle, peut être parce que le tarif d’une séance normale était encore trop élevé pour certaines bourses. Cependant,
c’était magique de les voir
heureux avec
le petit bonbon à la main.
Notre association était fière d’exister et nous avions un autre but de fonctionnement plus sentimental, plus humain.
Pa’tibulaire’ mais presque :
Beaucoup d’histoires ont été écrites autour de notre cinéma, pensez donc, sur 22 ans, c’est long et c’est court en même temps.
Des histoires invraisemblables, je me rappelle encore aujourd’hui ce malheureux incident qui me colla une origine maffieuse à travers des ragots colportés par des bouches malfaisantes, comme
toujours.
Cette histoire est assez spéciale et je l’ai vécue à mon simple niveau. C’était déjà très flippant alors, lorsque je pense à ceux qui sont emmenés de force en prison, sans en connaître le motif,
j’en ai des frissons dans le dos.
Rappelez-vous de l’affaire D’OUTREAU.
La mienne est bien plus simple , vous allez voir.
Un matin vers 11h00, je travaillais encore en cuisine, donc on peut situer l’action entre 1975 et 1980, deux gendarmes sont arrivés dans la grande cuisine de l’hôpital et m’ont fait savoir qu’il
me fallait les suivre immédiatement.
Mes collègues de travail étaient choqués de cette indélicatesse.
Aucune explication, rien, pas même un « c’est pas grave ou un vous êtes dans de beaux draps, non, rien ..
Vous m’imaginez dans l’estafette !
Je n'avais pas 25 ans et pas beaucoup d'expériences de ce genre.
Comment prévenir ma femme !
Mais qu’est-ce que j’avais fait !
Beaucoup de questions et aucune réponse de la part de la Marée-Chausée.
Arrivé à la gendarmerie, on m’autorisa à m’asseoir et l’on me demanda fermement de ne plus bouger de là. Il n’y a eu aucunes mauvaises manières à noter, pas de mauvais regards non plus mais une
indifférence totale. C’était très angoissant.
Je suis resté au moins 1 heure sur ma chaise à attendre, voir plus, et je ne raconte pas de bêtises ni vous prends pour des idiots, j’ai trop de respect pour autrui.
Croyez moi, l’attente seul dans une gendarmerie à vous creuser la cervelle, c’est dur.
Je n’étais pas dans mon assiette et je compris plus tard que la personne qui devait me recevoir était tout simplement parti manger, ben voyons !
Au moment où le gendarme est arrivé, je compris de suite qu’il s’agissait d’une plainte déposée par une maman au sujet de son bambin, un billet vendu mais non donné.
Aujourd’hui Madame, si vous me lisez, sachez que j’aurais préféré votre contact pour m’expliquer et non celui de nos gendarmes.
Ma foi, s’agissant de cela, j’ai enfin réussi à me décontracter, je n’avais rien à cacher et encore moins à craindre.
D’ailleurs, le gendarme présent me fit l’écho de mes pensées et m’affirma qu’il avait détaillé toute ma comptabilité sur les 3 dernières années et à part un papier administratif non mis à jour
pour une histoire sans importance, celle-ci était parfaitement tenue.
J’étais tellement soulagé que je n’ai même pas eu le réflexe de lui dire tout le bien que je pensais de toute cette affaire.
Il m’a demandé toutefois de faire une enquête sur place pour trouver l’intrus.
Ce qui fut fait et qui me sidéra, tellement c’était gros.
La personne dénichée, sera vite jugée par notre bureau et remerciée aussitôt.
Création d’un nouveau club par la force des choses :
Nous sommes en 1982 et le cinéma Claude Bassot (toujours cinéma du curé pour les Vittellois) comporte de plus en plus de programme pour adultes.
Le cinéma Italien comique envahi la France avec une série de films populaires où les jeunes femmes apparaissent légèrement habillées et où l’homme devient le macho pur et dur avec des situations
assez scabreuses pour l’époque.
Le comique troupier prenait le pas sur des comédies gentillettes et bien sûr les affiches de nos films reflétaient bien cette nouvelle émergence cinématographique.
Pour exemple, nous avions aussi bien l’affiche du film « les gars de la marine s’amusent » accolée avec l’affiche du film « Cendrillon » annonçant la séance de la semaine d’après.
Comme de bien entendu, qui dit cinéma du curé dit aussi Monsieur le Curé.
Celui-ci était toujours notre responsable sur le papier.
Cette nouvelle publicité autour de notre cinéma n’était pas la bienvenue pour beaucoup de Vittelloises et Vittellois.
Monsieur le Curé, l’abbé Stephan, demanda que notre club soit repris par une autre association qui était aussi sise dans le même immeuble,
la ST
REMY.
Début 1983, l’association Claude Bassot devenait le Centre Claude Bassot et allait être encadré par le comité de la St Rémy qui regroupait de
nombreux clubs sportifs.
Pour ce faire, le cinéma et le sport n’étant pas du même niveau d’activité, nous avons créé un club vidéo qui avait pour nom le
Vidéoscope Vittellois.
Celui-ci en fait allait servir de lien entre l’image et le sport, vous avez compris, une des activités du Vidéoscope serait de filmer le sport.
A partir de ce moment et jusqu’à la fin, le Centre Claude Bassot et la St Rémy, à travers le club vidéo, ont fait ce bout de chemin ensemble.
Je vous parlerai plus tard du VIDEOSCOPE VITTELLOIS, date de création en 1983.
Le Vidéoscope Vittellois existe encore aujourd’hui, avec quelques faiblesses certes, mais c’est peut être normal une baisse de rendement après 25 ans de fonctionnement.
C’est d’ailleurs le déclencheur de toute cette histoire.
Rappelez-vous, j’ai besoin aujourd’hui de vous pour me seconder, voir me remplacer dans la continuité de mon travail, de notre travail, l’archive des images de Vittel.
Marie, Dédé, Hervé, Marc
La fin de notre CENTRE CAUDE BASSOT.
Pour terminer ce chapitre sur le cinéma Claude Bassot, il faut bien s’arrêter un instant sur la façon dont les choses se sont passé pour sa mise à mort.
Veuillez m’excuser pour ce terme utilisé, c’est bien ce que nous avons tous ressenti à sa fermeture.
On se rappelle tous de la terrible histoire du 5 Mai 1992 lors de la demi-finale de la coupe de France de Football, à Furiani en Corse, Bastia recevait Marseille. La tribune Nord s’est
effondrée.
Bilan de la catastrophe :18 morts et plus de 2400 blessés.
Quel rapport avec notre cinéma me direz-vous ! Et bien suite à cette affaire, toutes les infrastructures recevant du public devaient être de nouveau contrôlées et ce, de façon plus approfondies
et bien sûr la nôtre en faisait partie.
Que pouvons-nous dire suite à ce contrôle, les pompiers sont venus et ils ont bien fait leur travail. Le rapport était sans répliques.
Je vous rappelle que notre structure était uniquement composée d’éléments en bois, mis à part les murs de soutien, le sol de la cabine et le plancher au sol.
Avec la nouvelle réglementation, il fallait investir dans de nouveaux matériaux ; C’est-à-dire lancer un plancher en béton entre le grenier existant et la salle de cinéma. Relancer aussi des murs
de soutien de chaque côté pour poser les linteaux, eux aussi en béton, pour le futur toit qui serait réhabilité complètement.
Un premier état, du montant des travaux, avoisinait les 2 millions de francs (à cette époque).
Il y avait un point que nous devions absolument prendre en compte, c’était la remise en route de l’Alhambra depuis 1 an et qui nous prenait une clientèle de plus en plus importante.
Nous ne pouvions pas faire l’impasse sur ce manque de recettes.
À partir de cette date fatidique du mois de Mai 1992, tout alla très vite.
La visite des pompiers, les contacts avec les partenaires financiers, la réunion à la Mairie, le point sur tous les aspects techniques du matériel et des nouvelles installations firent si bien
que nous nous sommes retrouvés à la date de l’ouverture habituelle, à savoir début Octobre 1992.
Nous étions loin d’avoir fini sur la mise en forme des travaux et de tout le reste, en fin de compte.
Il est vrai que notre équipe était prête à investir tout son temps pour cette nouvelle expérience, mais
le facteur financier ne pouvait pas être tenu sous silence.
Il y avait vraiment du danger à se lancer dans cette affaire.
C’est vraiment du bout des lèvres que j’ai renoncé à me battre.
Après avoir fait écho de mes doutes à mon équipe et fait le point avec eux, nous avons donc décidé,
pas à la majorité, je le conçois, la fermeture définitive de notre ciné.
Difficile de terminer sur une mise à mort mais c’est comme cela et nous y changerons plus rien.
Je n'ai pas relaté toutes nos anecdotes, ni tous nos coups de coeur, non, il faut savoir rester humble et mesuré.
Je le repête, si cette histoire à durée 22 ans, c'est grâce à l'ensemble de tous les membres du CLAUDE BASSOT.
Il est certain, que sans moi, cette histoire aurait été la même.
L’histoire est loin d'être complète, il y aura peut-être des instants de vie qui seront rajoutés par-ci, par-là.
Et bien vous serez obligés de pointer ou de relire.
À vous de voir.
Notre cinéma Paradiso disparaissait à jamais…..